PRESENTATION DU TRAVAIL
DIAS-COSTA
Jaime : OBJECTIFS ARTISTIQUES
Mes œuvres sont assez éclectiques du point de
vue matériau, dimensions, formes, couleurs… L’œuvre consiste souvent à prendre des éléments préconstruits, déjà existants, et de les
associer afin de les mettre en résonance entre eux,
ainsi qu’avec l’environnement
dans lequel ils sont placés.
Par exemple je
dissimule des troncs d’arbres coupés avec des structures carrées
en métal recouvertes de rideaux rouge vif. Ou
encore, je dispose dans une fontaine une marmite en fer remplie de vingt litres
de vin rouge. La fontaine se déversant dans la marmite
crait de la mousse et dégage une forte odeur de
vin. Je dépose trois cent quatre-vingt quinze pièces de cinq centimes d’euro à chaque pas que je fais, créant
ainsi un chemin de pièces montant des
escaliers pour enfin finir à l’entrée d’un cimetière…l’ascension représentant le passage de la vie à
la mort ; chaque pièce rachetant
symboliquement les fautes commises sur terre. Je dispose sur des carrés de goudron (qui abritaient jadis de beaux arbres) des
carrés de terre où j’ai fait des empreintes de mes mains, mes pieds et mon
visage. Sur tout le trottoir où les arbres ont étés arrachés, je met en résonance mes empreintes…comme quelqu’un qu’on aurait arraché à la terre. Dans le jardin de la cour de l’Aître saint Maclou je pose
et plante des ossements variés récoltés sur les bords de
seine. Les ossement visibles réactivent le jardin où sont enterrés les morts du Moyen-Âge. De cette action en résulte une vidéo des ossements en plan rapproché, comme filmant le point de vue des os, en les mettant en
relation avec des images de crânes sculptés en bois (les ossements poreux s’assimilent aussi à des morceaux de bois).
J’ai crée la musique en m’inspirant de l’ambiance bien particulière qui émane de ce lieux.
Enfin, une suite de déambulations dans Paris,
dans son métro et ses alentours, m’on permis de mettre en relation la vie citadine parisienne
avec des images choquantes d’accidents afin d’en ressortir une vision morbide et malsaine de ce mode de
vie .La musique d’Ezekiel est d’ailleurs très angoissante et les
images courtes succédées rapidement transcrivent visuellement les saccades de la
musique .De plus, la qualité, presque médiocre, des images rendent cet aspect réel, véridique et amateur
recherché pour retranscrire une réalité.
Mes œuvres sont essentiellement destinées aux passants, aux citadins qui ne sont pas forcément en contact avec l’art contemporain…ce n’est pas des spectateurs
venant dans une galerie voir une exposition, mais de simples passants. Je les
nomme Individus Alpha ;sans catégorie sociale définie, sans description particulière, sans attirance particulière
pour l’art contemporain. L’Individu Alpha est n’importe qui marchant
dans la rue. Je dispose mes œuvres en ville très tôt le matin afin de
forcer la surprise du passant. L’œuvre ne se retrouve pas
parasitée par ma présence car les personnes ne me voient pas la disposer. L’Individu Alpha qui marche va d’un point A à un point B…sur son chemin il se retrouve devant l’ouvre. Il est alors interloqué
devant des élément qui ne sont pas à leur place dans ce
lieu et qui n’on pu être placé ici que par quelqu’un qui en à eut la volonté…ce n’est pas du hasard. Le
but est que l’individu Alpha se questionne,
fasse travailler son esprit critique en se posant des questions telles que : « Pourquoi y a-t-il un chemin de pièces sur le sol ? Qui à fait cela, et dans
quel but ? ». Il trouve alors son
explication propre, personnelle, projetant ainsi dans l’œuvre ses propres questionnements et implications. La
finalité est de surprendre les gens, de sortir
le marcheur alpha de sa torpeur, de son endormissement…qu’il se pose des
questions, qu’il réagisse, qu’il exprime son mécontentement en modifiant l’œuvre,
en la détruisant…
Les médias, la société, l’environnement urbain,
poussent la population à devenir passive,
attendant que tout leur arrive prémaché, déjà expliqué. Je pense que l’art s’est lui-même enfermé dans une sorte de
microcosme hermétique le rendant
inaccessible aux individus les plus larges (hormis quelques exceptions car rien
n’est tout blanc ou tout noir). Le mercantilisme
productif roi ! chaque chose ayant pour but de participer à la prospérité du progrès. Le progrès n’est pas forcément dans la technologie, mais peut être dans le mental et les rapports humains. Il y a évidement des artistes qui résistent
et démontrent par leurs œuvres et leurs actions leur vision satyrique du monde et de
la société (Francis Alys, Norbert
Radermacher, Gabriel Orozco, Erwin Wurm…).
Je pense qu’il est possible de briser la distance qui s’est crée entre l’Art et les individus, en intégrant
les œuvres dans le quotidien du réel urbain, les rendant accessibles aux gens, leur
permettant d’agir sur ces dernières. Je ne peux forcer personne à penser comme moi, mais je peux amener les gens sur la voix
du doute, les amener à se questionner…à ne pas être des simples
spectateurs du monde qui nous entoure, mais devenir acteur du monde…
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THE THING
2004